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Le chapelle de Perrine Dugué ou l'histoire de Perrine Dugué (2/2) à Thorigné-en-Charnie (53)

Département : Mayenne
Arrondissement : Laval
Canton : Sainte-Suzanne
GPS : 48.0443 N / -0.3522 E
Rubrique : Religieux - Eglise ou chapelle
Code postal : 53270
Date de dépôt : 10/08/2005

Cette chapelle, édifiée en 1797, abrite la tombe de Perrine Dugué, qui fut assassinée en pleins troubles révolutionnaires le mardi 22 mars 1796.

Perrine Dugué est une jeune fille de 19 ans, née le 10 avril 1777, appartenant à une famille de cultivateurs partisans ardents de la révolution.

Le 2 Germinal an IV (22 Mars 1796), Perrine part de Thorigné pour Sainte Suzanne (11 kilomètres), où elle se propose de porter à ses frères, soldats républicains, des correspondances et des provisions.

Sa mère et ses voisins l'en dissuadent, l'avertissant que des chouans sont en surveillance sur la route.

Mais elle part, répondant que le "diable lui-même ne la retiendra pas", montant à cheval derrière l'un de ses voisins.

En cours de route, elle est arrêtée par trois chouans qui obligent la jeune fille à descendre de cheval, et les fermiers qui l'accompagnent à retourner chez eux. Les fermiers repartent, laissant Perrine aux mains des chouans...

On ne la retrouvera que le lendemain, non loin du chêne des Evêts (qui existe encore de nos jours, sur la route de Chammes à Blandouet - voir à ce sujet le petit patrimoine intitulé "Le chêne des Evêts ou l'histoire de Perrine Dugué (1/2)").

Elle est inhumée dans le champ voisin, chacun craignant des représailles des chouans. Le meurtre de Perrine Dugué déclenche une forte émotion. De tous côtés, la foule afflue sur sa tombe. Des complaintes sont composées et colportées en France entière, racontant son histoire.

Certains l'appellent "la Sainte Bleue", d'autres "la Sainte Tricolore", d'autres encore "la Sainte Républicaine".

Un culte s'établit, qui a ses cérémonies, ses pratiques, sa liturgie, et aussi ses marchands (aubergistes, vendeurs ambulants, marchands de cierges...).

Mais ce culte mécontente l'administration républicaine (à cause de ces cérémonies religieuses), et les autorités ecclésiastiques (à cause de ce culte rendu à une républicaine...).
Numéro du petit patrimoine : 53264_2