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Le prieuré Saint-Jean-les-Bonshommes ou "celle" Notre-Dame-de-Charbonnières à Sauvigny-le-Bois (89)

Département : Yonne
Arrondissement : Avallon
Canton : Avallon
GPS : 47.5041 N / 3.9380 E
Rubrique : Bâtiment - Autre
Code postal : 89200
Date de dépôt : 03/08/2011

Situé à l’écart du village, près d’Avallon, ce prieuré ou "celle" dans la terminologie grandmontaine, a été fondé en 1189 par Anséric VI, seigneur de Montréal, avant son départ pour la troisième croisade. Une bulle du pape Jean XXII en fit une dépendance du monastère de Vieupou, situé sur la commune actuelle de Poilly sur Tholon.
L’ordre de Grandmont, créé par les disciples de Saint Etienne de Muret (1046-1125), fut dissous par le pape Clément XIV en 1772. Il regroupait 160 prieurés.
Très vite, une tuilerie fut construite. Elle fonctionna jusqu’à la Révolution. Elle fournit les briques utilisées pour voûter l’église et plus tard les tuiles qui couvrirent les remparts d’Avallon.
La guerre de Cent Ans et les Guerres de Religion furent funestes pour le prieuré. Restauré au 17e siècle, il fut mis à la disposition de l’archevêque à la dissolution de l’ordre. Il fut vendu comme bien national en 1791. En 1846, un incendie ravagea les toitures, planchers et boiseries mais épargna l’église.
Devenu simple carrière de pierres, l’ancien monastère devint la propriété de la Société d’études d’Avallon en 1905. Cette société savante, fondée en 1859, en fit un musée lapidaire, grâce au concours de l’abbé Jules Giraud et du sculpteur Georges Loiseau-Bailly, et obtint son classement comme monument historique un mois après son acquisition.
L’église (32 m sur 6,86 m) est l’une des plus belles églises grandmontaines subsistantes. La nef, en berceau brisé comme toutes les églises de l’ordre, est voûtée de briques. La façade ne présente pas de portail. L’entrée des fidèles, au nord, est décorée de voussures, colonnettes et chapiteaux mais l’entrée des moines, côté cloître, est nue. Sous l'autel se croisent deux rivières souterraines. La piscine double présente une entaille de 50 cm de long sur 6 cm de large, destinée, selon Viollet-le-Duc, à recevoir le chalumeau eucharistique.
Le cloître a disparu. Les bâtiments conventuels : salle capitulaire, cellier et dortoir sont en ruines. Le réfectoire a été conservé ainsi que le passage des morts entre le cloître et le cimetière. On y entreposait les corps avant de les enterrer, en cas de gel par exemple. Depuis 1905, plusieurs restaurations, réfections et consolidations ont été entreprises.
Ces renseignements émanent de monsieur Philippe Fillon, secrétaire de la S.E.A., d’une plaquette de présentation proposée par cette société et d’Internet.
Numéro du petit patrimoine : 89378_3